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Sophrologie et performance sportive

Pendant le confinement, j’ai eu la chance de répondre à quelques questions sur l’apport de la sophrologie dans la pratique sportive.  Je vous livre ici l’interview réalisée par Thomas Caleyron pour climb up. 

Sur quels aspects de la performance en escalade peut jouer la sophrologie ?

 

Déjà il faudrait s’interroger sur ce que chacun met derrière cette notion de performance. Est-ce atteindre un certain niveau, grimper dans une cotation ? Est-ce réussir un projet ? Une voie en particulier, dans quelles conditions ? Est-ce qualifier lors d’une compétition ? Ou grimper dans un état de bien être, une sorte de moment de grâce ?

Toutes ces réponses individuelles vont permettre un accompagnement pour atteindre cet objectif.

Après dans la performance, il y a plusieurs aspects, des aspects physiques et des aspects mentaux. Bien sûr la sophrologie va pouvoir jouer sur l’aspect mental : canaliser les pensées et émotions négatives, maîtriser le fameux dialogue interne, cette petite voie qui nous parle, pas toujours de la meilleure manière. D’ailleurs Romain Desgranges l’a très bien illustré dans son livre « So High » : son petit personnage Moctar Walid est un parfait exemple de dialogue interne négatif. La sophrologie va aussi travailler sur la motivation, garder l’envie de s’entraîner, progresser dans la voie malgré les difficultés, la fatigue, donner le meilleurs de soi….

La sophrologie va utiliser des visualisations qui pourront être issues du passé comme ressource ou projetées dans l’avenir , mais aussi des exercices de recentrage basés sur les sensations physiques et des techniques de respiration.

Après la sophrologie a cela d’intéressant qu’elle est une approche globale de la personne, à la fois mentale et physique ; donc elle va aussi apporter des réponses sur la récupération physique, la gestion de la douleur ou des sensations physiques limitantes (l’acide lactique dans les bras qui génère cette sensation de brûlure…

 

 

Est-ce qu’on peut mieux gérer le stress (peur de la chute, pression au pied d’une voie…) avec la sophrologie ?

 

Bien sûr ! La sophrologie est une méthode de gestion du stress et cette gestion du stress s’applique dans de nombreux domaines : milieu de l’entreprise et de la santé, milieu éducatif, développement personnel et bien entendu sportif.

Donc on peut tout à fait utiliser les exercices en les adaptant aux conditions particulières de l’escalade et aux problématiques de chaque grimpeur.

Dans le cas de la peur de la chute, cette peur est fondée sur un élément très concret, très rationnel : la préservation de son intégrité. Cette peur est justifiée, et même nécessaire. Mais on va travailler sur le fait de ne pas rester bloqué sur et dans cette peur, on va remettre du mouvement dans le mental, lui dire qu’on peut continuer de  grimper et d’avancer, que tout va bien. On va pouvoir utiliser des visualisations d’ancrages positifs, mais aussi ramener l’esprit et les pensées sur ses sensations pour être présent dans le moment présent et pas dans l’instant d’après, la conséquence. On pourra aussi utiliser des techniques de respiration..

Après derrière chaque peur de chuter, il y a une histoire personnelle, une estime de soi parfois altérée ou fragile, des croyances limitantes qu’il peut être intéressant d’explorer. Et souvent le bénéfice lié à ce travail sur « la peur de chuter » se transposera à d’autres situations. 

On va pouvoir faire le même travail avec « la pression au pied des voies » ou d’autres difficultés.

PROGRESSER EN ESCALADE SOPHROLOGIE
 

Peut-on commencer des exercices de sophrologie en période de confinement et progresser mentalement pour des projets d’escalade à venir ?

Cette période de confinement est vraiment particulière : tous nos repères sont changés, pour les sportifs particulièrement qui se trouvent privés d’un ancrage essentiel de leur équilibre : l’activité physique. Même en mettant en place des exercices de renforcement, des séances de poutre, il est difficile d’atteindre le même bien être qu’après une séance de grimpe !

La sophrologie va déjà apporter une réponse en évacuant les tensions physiques et mentales et retrouver un état de bien être en visualisant des moments de grimpe. En effet le cerveau ne fait pas la différence entre les images réelles et les images créées par le mental : il les traite de la même façon et produit les mêmes effets physiques.

Et puis cette période est l’opportunité de s’entraîner différemment, notamment d’explorer la préparation mentale, ce sera toujours un plus dans son entraînement. D’ailleurs c’est souvent lors de longues blessures qui les immobilisent que les athlètes de haut niveau exploitent ces outils et souvent ils reviennent à la compétition plus forts qu’avant.

D’autre part, pour pratiquer la sophrologie, il n’y a pas besoin de matériel, de tenue particulière. On peut réaliser les exercices très simplement, dans un espace réduit.

 

Par où commencer ?

Eh bien par le commencement ! Je pense qu’il est important d’être au clair avec son objectif, que celui-ci soit suffisamment précis et concret pour pouvoir dire s’il est atteint, le placer sur une échelle de temps… Bref faire tout cet étayage pour ne pas être dans le flou et le vague. Le cerveau a besoin d’informations claires pour les mettre en œuvre !

Ensuite les exercices de respirations sont des outils très intéressants dans la gestion du stress et des émotions : on peut facilement les mettre en œuvre et ils sont très efficaces pour se recentrer. 

Après il existe de nombreux autres exercices, car la sophrologie a un peu fait une synthèse de plusieurs disciplines.

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